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Libération

Hommage aux grands tomes.

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publié le 17 mars 2005 à 1h01

Le sixième tome (consacré à la prose du XIXe) de la volumineuse Histoire de la littérature russe vient de paraître chez Fayard (1 554 pp., 80 euros). Un projet fomenté il y a un quart de siècle.

Georges Nivat : «C'est une idée dont le père est Vittorio Strada. Un ancien communiste à l'italienne avec une mère catholique très austère. Dans les années 70, il m'a proposé de faire une histoire de la littérature russe avec deux Russes fournis par Léonid Brejnev dans son grand effort pour envoyer les têtes pensantes en Occident : Efim Etkind et son vieux copain de Leningrad Ilya Serman, un spécialiste du XVIIIe. Strada philosophisant, Serman était un savant pointilleux, Etkind, un passeur et lecteur extraordinaire et moi le benjamin qui apportait peut-être une certaine clarté quand on élaborait les plans. On s'est réuni de très nombreuses fois en Italie à Venise au restaurant des Trois Anges. Einaudi était très généreux avec nous, mais il a fait faillite avant que l'on sorte le premier tome. Je suis alors allé voir Claude Durand, en 1980, avec le projet de 6 gros tomes et il a dit oui tout de suite ­ maintenant c'est sept. Après la mort de Efim Grégorévitch, j'ai un peu broyé du noir, je ne me voyais pas continuer seul. L'élaboration de l'ensemble, le choix des collaborateurs (une centaine) s'est fait à quatre. Le reste, c'est Etkind et moi qui parlions français qui nous en occupions et là je restais seul. Mais, chez Fayard, il y a une collaboratrice, Mireille Barthélemy, qui a fait