«Le Web va tuer les librairies», a-t-on pu entendre il y a quelques années. Les librairies en ligne d'ouvrages neufs arrivaient à grand fracas dans le sillage de la bulle Internet. Aujourd'hui, les plus importantes sont encore là _Alapage. fr, Amazon. fr et Fnac. com. Elles n'ont pas écrasé les libraires traditionnels mais se sont désormais inscrites dans le paysage. Les Français se sont équipés et le haut débit s'est généralisé. La vente en ligne représente un marché supplémentaire incontournable pour les maisons d'édition. «Il y a trois ans, on a pu constater de fortes réticences de la part des éditeurs, voire du refus de vente qui ne disait pas son nom, explique Alain Pierrot, consultant en technologie d'édition. Aujourd'hui, plus un seul ne traîne des pieds pour vendre sur Amazon et sur la Fnac.» Même si cela demeure une part mineure de leur chiffre d'affaires (par exemple 3,5 % du total de la Découverte en 2004).
Ce n'est donc pas le raz de marée redouté. Les «webrairies» poussent gentiment, mais sûrement. En 2000, quand l'américain Amazon prépare son entrée en France dans le plus grand secret, les ventes par librairies électroniques sont très faibles, entre 0,3 % et 0,5 % du marché. Cinq ans plus tard, elles sont montées à près de 4 %, selon différents observateurs. Pour la première fois, on a des chiffres représentatifs de leur exacte importance : «La vente de livres en ligne calculée sur les six derniers mois en France (septembre à février) représente 2,4 % du marché