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Libération
Critique

Profession du père

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Une étude sur les fissures du dogme de la prévalence du père en psychanalyse, où Lacan se montra le digne successeur de Freud.
publié le 24 mars 2005 à 1h07

C'est un pavé. Mais c'est aussi un pavé dans la mare aux canards des sciences humaines françaises, l'auteur tirant à feu nourri ­ et non sans parfois une justesse et un à-propos confondants ­ sur tous ceux (psys de tout poil, anthropologues, sociologues, etc.) qui ont eu le malheur ou la bonne idée de s'exprimer sur la «question du père» depuis une quarantaine d'années. Le tout n'est, au demeurant, nullement indigeste et s'avère même parfois carrément désopilant, Michel Tort sachant manier l'ironie, voire le persiflage, comme nul autre. Parions qu'il ne va pas se faire que des amis parmi ceux qui vont se voir ainsi épinglés. D'après notre comptabilité, trois ou quatre auteurs tout au plus obtiennent «la moyenne» au terme de cette notation féroce, la décence nous interdisant de citer ici les appréciations sur les uns et les autres, les professeurs au Collège de France, au cours de cette descente en flammes, côtoyant dans la naïveté, l'ignorance ou l'erreur des psys célèbres et les plus distingués représentants de l'establishment scientifique (on se régalera ici ou là de savoureux bêtisiers...).

Evoquons donc plutôt les auteurs morts. En commençant par le grand responsable de l'affaire ici traitée : Jacques Lacan soi-même que l'auteur a visiblement bien connu, tant l'homme que l'oeuvre. Au point qu'on ne peut parfois s'empêcher d'interpréter comme une forme de dépit amoureux ou d'amour déçu les violentes diatribes de Tort à l'égard de son ex-mentor (?). Mais ce sont clairement