Un cauchemar de «bon client». Cet «ogre insatiable se dévore lui-même» (un proche). Il parle sans self-control apparent. Il se livre comme peu d'intellectuels. Pérore et débine goulûment. Mais, laissé cinq minutes sans surveillance, il écrirait aussi son portrait à votre place. «L'Erich von Stroheim de l'essai démesuré» (lui-même) digérerait les 6 heures d'entretien, les 200 000 signes (espaces compris) de mails biographiques , la trentaine d'appels échangés (fixe et portable). Sans oublier une interminable note de bas de page sur sa phobie des photos (et aussi de la nature et des vacances ), ses rendez-vous systématiques au Wepler, brasserie du XVIIe arrondissement de Paris. Heureusement, il n'empruntera finalement pas votre Mac. Celui qui «n'est rattaché au monde que par les livres et les journaux» (le même proche) ne connaît l'informatique que depuis 1999. Ses amis le trouvent «génial et pénible». Ses ennemis d'un «égotisme pathologique». Son érudition compulsive engloutit quiconque l'approche. Comme ses analyses socio-politiques souvent passionnantes. Et ses hybrides sémantiques parfois imbitables genre «islamo-gauchisme» ou «gnose démonologique».
Ses positions intello-médiatiques empruntent également un mystérieux circuit. Sa dernière saillie remonte à dix jours à peine. A la suite des tabassages à quinze lascars contre un «bollo» dans les manifs lycéennes, ce républicain de gauche convaincu cosigne un appel contre «les ratonnades anti-Blancs». Il y dénonce des «lynchage