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publié le 7 avril 2005 à 1h35

Réduisant à néant les horizons formidables que nous faisaient miroiter Jacques Attali, Bill Gates et quelques autres Lumières de l'Humanité, le «livre électronique» s'est ramassé un bide du genre retentissant. C'est dommage. On aimait bien cette idée de passer des heures le nez collé sur un écran, à relire les classiques. Quelque chose en nous criait : Jacques ! Bill ! Attendez-nous ! Nous voulons vivre cette révolution à vos côtés. Mais ces deux-là galopaient sauvagement, portés par la foi et une intelligence supérieure. Leurs lances brillaient au soleil, la houle de l'océan venait mourir à leurs pieds : rien ni personne ne les arrêterait.

A priori le «livre électronique» semblait une idée totalement imbécile. A posteriori on s'est rendu compte que c'était effectivement le cas. Alors, vers quoi tourner nos espoirs déçus ? Une dépêche de l'agence Associated Press ­ reprise par quantité de journaux, sites web, radios et télés tout autour de la planète ­ est venue nous donner la réponse : le cell-phone book, livre qu'on lit sur son téléphone portable. Il paraît que ça marche très fort au Japon.

La dépêche, en date du 20 mars, est signée d'un certain Yuri Kageyama, business writer au bureau de Tokyo. Sous le titre-fleuve «La technologie rencontre la littérature au Japon où les utilisateurs de téléphone cellulaire lisent des romans sur leurs mobiles», se déploie un texte fluide et ample (5 200 caractères) que nous ne pouvons hélas! reproduire ici, Libération n'étant pas client de