Patrick Zelnik, ex-patron de Virgin France, l'avait annoncé, il y sept ans, dès la création de Naïve : son entreprise serait multiculturelle, marierait édition littéraire et pbonographique. Pendant sa première phase de développement, la maison a privilégié la musique, Patrick Zelnik se contentant, pour le reste, de prendre, à titre personnel, une participation dans Actes Sud. Aujourd'hui considérée comme la principale maison de disques indépendante de l'Hexagone, Naïve commence, depuis octobre dernier, à investir le terrain littéraire.
Aux commandes éditoriales du nouveau département «livres», Sophie Giraud (38 ans) allie le sens de la culture musicale (la musique est même, chez elle, une affaire de famille) à l'expérience de l'édition. Parisienne, elle a conjugué des études de lettres et Science-Po, tout en démarrant par un stage chez Flammarion sous la férule de Françoise Verny. Après un passage aux Etats-Unis, désireuse de s'investir dans la littérature illustrée, elle démarre chez Mila, puis entre à Albin Michel jeunesse, où elle aura également l'occasion de toucher aux livres illustrés pour adultes et restera dix ans. C'est dès octobre 2003 qu'elle répond à l'invite de Zelnik pour travailler sur le projet de Naïve livres, puis sur le business plan afférent. «Notre idée, c'est de construire une maison d'édition généraliste, qui, dans les contenus, entretienne évidemment des liens avec la musique (comme source d'inspiration plutôt que comme sujet) mais sans ligne rigide ou