Il publie depuis l'âge de 17 ans. Il en a maintenant 31. Tout le monde connaît ses illustrations pour la presse, un peu moins ses livres, perles rares qu'on ramasse chez Cornélius et l'Association ou dans des tirages plus confidentiels, en sérigraphies de luxe numérotées (Alain Beaulet éditeur, Drozophile, le Dernier cri...). Il est également éditeur avec sa compagne Olive (Chacal Puant et United Dead Artists). Ensemble, ils fabriquent des poupées, des boîtes, des films d'animation.
Peut-être que Stéphane Blanquet est un génie romantique. Ce n'est pas forcément un jugement de valeur, c'est simplement qu'on le retrouve «comme Dieu (...) présent partout à la fois dans son oeuvre», pour reprendre la définition hugolienne du «vrai poëte». L'unité de son travail n'est pas d'ordre logique, imposée de l'extérieur, elle monte au contraire du dedans comme la sève dans les branches de l'arbre, et fait la part belle à l'inconscient. Du coup, le terme de «monde» ou d'«univers», ce cliché de la critique, n'est cette fois pas tellement usurpé. Les livres et les objets de Blanquet forment une cosmogonie étroite où l'on navigue entre l'engendrement et l'enterrement, en passant par quelques grands mythèmes : la gémellité, la castration, l'androgynie, l'hybridation... toutes choses liées peu ou prou aux monstres.
Monographie lacrymale permet de le vérifier. On y retrouve l'essentiel de son parcours, balisé d'essais critiques et de deux textes personnels où il avoue comme influences Bosch, Grosz