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Libération

Baxter et le problème suif

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publié le 14 avril 2005 à 1h46

Rapidement, «il est devenu évident que nous sommes face à une situation qui semble défier toute logique». Inventer une nouvelle logique est précisément la caractéristique du travail de Glen Baxter, illustrateur et écrivain né en 1944 à Leeds. Ses dessins sont toujours accompagnés de légendes si particulières, a priori si étrangères à ce qu'elles sont censées expliquer ou commenter (ou au contraire trop explicites), que l'humour naît de leur réunion inattendue. Haro sur le suif est une espèce de roman policier graphique où la bizarrerie augmente au fil des pages, et il y en n'a pas loin de deux cents, ce qui signifie que le détective qui pourra entièrement percer au clair ce long écheveau d'intrigues n'a pas encore été imaginé.

Dès les premières pages, nous sommes au coeur d'une enquête sévèrement menée sur des flopées d'années aux quatre coins du monde, de «l'assemblée générale du club du crochet» du petit village de Lower Dimchester jusqu'aux coins les plus reculés et mystérieux de Thaïlande en passant par toutes les côtes des Etats-Unis et jusqu'au Mexique. Une décision draconienne est prise : «En quelques heures, les rues se remplissent d'agents de police en quête de toute personne ayant un comportement équivoque», est-il écrit, avec cette précision page suivante, «et tout suspect est interrogé et rapidement arrêté», surtout s'il porte un paquet de suif et un autre de tofu. C'est certainement grâce à cette volonté d'en finir avec tout ce qui peut sembler louche qu'on obtie