«J'ai retrouvé mon honneur.» Claude Cherki, ex-PDG du Seuil, affichait, mardi, son contentement. Il s'était déplacé en personne au Palais de justice (sans son avocat, Thierry Lévy) afin de prendre connaissance du jugement du tribunal correctionnel qui venait de condamner Jean-Claude Guillebaud pour diffamation à son encontre.
A l'origine de l'affaire (Libération du 23 mars) : un article du Nouvel Observateur, paru en juin 2004, lors de la grave crise qui ébranlait la confiance du Seuil à l'égard de son PDG et devait aboutir à sa démission forcée. Jean-Claude Guillebaud avait alors déclaré venir «d'apprendre les différentes opérations d'enrichissement personnel» menées par Claude Cherki (spéculation, notamment, sur des actions rachetées aux salariés par le biais du fonds d'investissement Friedland investissement puis revendues au prix fort lors de la cession du Seuil au groupe La Martinière). Invoquant un «dévoiement stupéfiant», Guillebaud avait dénoncé ces agissements comme «immoraux» et contraires aux «valeurs fondatrices» du Seuil.
Sans qu'on puisse inférer des attendus du jugement (pas encore entièrement rédigés), il semble que le tribunal ait estimé que les insinuations de Jean-Claude Guillebaud quant au fait que Claude Cherki aurait manipulé les instances du Seuil pour servir son intérêt particulier au détriment de ceux de la maison et de ses salariés étaient bien attentatoires à l'honneur de l'ex-PDG du Seuil. En outre, le ton polémique de ces imputations aurait nécessi