Ben sûr, la Constitution européenne et ses commentaires font un tabac. Et le Da Vinci Code cartonne toujours. Mais les livres, en général, boivent la tasse. Libraires et éditeurs chantent un blues dont les échos ont retenti, le week-end dernier, dans le Journal du dimanche. Leurs ventes s'effritent : -3 % en janvier, -2 % en février, -2,5 % en mars... Le baromètre de Livres hebdo accuse obstinément la baisse, semant la morosité dans une profession accoutumée, depuis plusieurs années, à des taux positifs (+4 % en 2004).
Sans doute, les aléas conjoncturels sont-ils inévitables. Et les perspectives électorales, ou, en l'occurrence, référendaires, ne sont généralement pas porteuses. Mais «l'échéance européenne n'est quand même pas plus alarmante que la guerre d'Irak ou le 11 septembre», note un libraire. Et de pointer des causes «structurelles» : chômage, crise économique, retombées indirectes de la spéculation immobilière qui a alourdi la charge «logement» des ménages...
D'autres facteurs, plus spécifiques, sont également invoqués, dont la concurrence croissante des librairies électroniques. «A force de leur attribuer un petit volant de ventes inférieur à 1 % du marché... on est insensiblement passé, maintenant, à un bon 3 %», estime un observateur. Rien d'énorme, encore. Mais assez pour déstabiliser certains équilibres délicats. L'Internet, instrument d'une clientèle assez aisée, pourrait bien jouer un rôle dans la désaffection des «grands lecteurs» pour la librairie traditi