Orientaliste éminent, titulaire de la chaire d'Ethiopien et sudarabique à l'Ecole pratique des hautes études, militant anticolonialiste, mort en mai 2004, Maxime Rodinson eut à rédiger, avant ces Souvenirs d'un marginal posthumes et inachevés, des notices biographiques plus ou moins succinctes. La plus courte dit : «Maxime Rodinson, né à Paris en 1915, en partie autodidacte, docteur ès lettres, s'est spécialisé en plusieurs domaines dont l'anthropologie des peuples du Proche-Orient et la linguistique sémitique.» Un autre autoportrait précise : «Spécialiste de l'islam dans une optique de sociologie et d'histoire des religions ; ne nie aucunement son extraction juive, n'en tire aucune honte ni aucune gloire, mais insiste (puisqu'il est athée) pour ne pas être rattaché à une "communauté" juive, religieuse ou laïque, imposant des opinions, des tâches et des devoirs. Cela a fait scandale.» Ayant quitté le PCF en 1958, auquel il avait adhéré en 1937, il écrit dans une autre minibiographie : «J'ai retenu de mon passé marxiste bien des idées qui me paraissent encore correctes, une orientation éthique militante et un grand intérêt pour le fonctionnement des idéologies et de ce que j'ai appelé les mouvements idéologiques, parmi lesquels je compte beaucoup de mouvements religieux du passé, mais également le mouvement communiste de notre époque.» Cependant, Maxime Rodinson a été un homme de fidélité mais plus à ses prises de position ou de distance qu'à des appartenances héritées ou cho
Critique
L'odyssée de Rodinson
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publié le 26 mai 2005 à 2h19
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