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Libération
Interview

Le ras d'Amérique

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Pierre Bordage raconte une Apocalypse aux couleurs évangélistes d'outre-Atlantique .
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Avec les Chemins de Damas, Pierre Bordage, 50 ans, achève le Cycle des Prophéties entamé avec l'Evangile du serpent (2001) et l'Ange de l'abîme (2004). Auteur prolifique et charmeur d'histoires, l'auteur des Guerriers du silence s'est aventuré en terre contemporaine, voire brûlante. Le premier volet jetait les bases d'un Nouveau Testament porté par un messie amazonien. Le second engloutissait dans les tourbillons une Europe dévastée par la guerre et la religion, forme d'apocalypse moderne. Le dernier volume se situe dans un monde exsangue, gagné par le prosélytisme évangéliste américain, dépecé par les milices et submergé par les laissés-pour-compte. Jemma, dont la fille s'est évanouie d'un coup comme des milliers d'autres enfants, part à sa recherche. Y a-t-il une lumière au bout de cet enfer ?

Quelle était l'idée de départ de cette trilogie ?

Je souhaitais transposer le Nouveau Testament à notre époque. Entre le premier et le second tome, il y a eu le 11 septembre 2001. J'ai infléchi vers une coloration plus politique. Si le 11 septembre représente un choc visuel et émotionnel, ce sont plutôt les réactions qui ont suivi qui m'ont inspiré. L'Occident a manqué une belle occasion de réfléchir en profondeur sur lui-même et s'est dépêché de désigner des coupables à nos malheurs.

Quelle place occupe les Chemins de Damas ?

C'est un livre post-conflit, où ne tiennent plus que des gouvernements fantoches, où règne le chaos pour le plus grand profit des seigneurs de la guerre. Nos civil