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Libération
Interview

«Tony Blair voulait changer l'Afrique!»

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Rencontre avec Sue Townsend qui aime Depardieu, l'idée du communisme et le souvenir des coquelicots.
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Des bombes sur Bagdad. Quand ils ont commencé à bombarder Bagdad, j'ai été horrifiée. Je ne pouvais me sortir ça de la tête. Je me demandais si Tony Blair était devant la télé avec Cherie et les enfants, s'ils regardaient pendant qu'on balançait des bombes sur Bagdad, je me demandais ce que ses enfants disaient et ce qu'il leur répondait. Et est-ce que sa femme disait : «Oh chéri, je suis si fière de toi !»? Au début, Adrian admire Blair, il lui fait une confiance aveugle, puis il perd ses illusions. Parce que je le savais : il suffisait de voir leurs expressions et leurs gestes pour comprendre qu'ils mentaient tous. C'était évident qu'ils voulaient faire la guerre, et qu'ils la feraient, quoi qu'on trouve, ou qu'on ne trouve pas.

Tony, sa Cherie, son sourire. Je pense que Tony Blair est devenu dingue au bout de trois ans de pouvoir. Tous les politiques deviennent dingues au bout d'un moment, c'est un boulot impossible. Tony Blair voulait tout faire, il voulait changer l'Afrique. Il y a des gens qui débarquent et qui pensent qu'ils peuvent changer l'Afrique, c'est vraiment un symptôme de folie. Blair a aussi commencé à parler comme Thatcher. Rappelez-vous, quand son petit-fils est né, elle a dit : «Nous sommes grands-mères.» Blair, lui, a commencé à dire : «Moi, nous, le gouvernement». Et son sourire, c'est un sourire psychotique, un sourire de déni. J'ai travaillé avec des enfants qui avaient vécu des choses terribles, ils avaient ce sourire. Cherie et lui se renforcent mutu