Cri du coeur d'une libraire montbéliardaise apprenant fin mai par la bouche d'un journaliste du magazine Livres Hebdo qui venait recueillir son commentaire que le nouveau livre de Marc Levy (Vous revoir, Laffont, suite du foudroyant Et si c'était vrai ?) ne sortirait que le 13 juin : «Dommage qu'il arrive après la fête des Mères.» Cette réaction nous renseigne à triple titre. Un : beaucoup d'enfants auraient trouvé opportun d'offrir cet ouvrage à leur maman. Au lieu de quoi, il leur a sans doute fallu acheter un énième flacon de parfum. Deux : que ce livre soit disponible à temps pour la fête des Pères, franchement la librairie française s'en tapait ; elle ne nourrissait donc que peu d'espoirs de ce côté-là. Trois : il y a eu un bug quelque part. La date de la fête des Mères étant prévue assez longtemps à l'avance, un obstacle imprévu a dû s'interposer entre Marc Lévy et la foule des mamans. Le manuscrit n'aurait-il pas été remis un peu tardivement ? Livres Hebdo a collecté la réaction d'une autre libraire, lyonnaise celle-là, qui a accueilli la mauvaise nouvelle avec plus de philosophie : «C'est raté pour la fête des Mères, mais ça sera la locomotive de l'été.» Sous la déception perçait déjà un nouvel espoir : c'est ce qui s'appelle voir la vie du bon côté.
Une «locomotive de l'été», dans ce métier, c'est un engin fabuleux qui ratisse les plages de Dunkerque à Menton sans écraser le moindre baigneur, tout en étant aussi efficace qu'un détecteur de métaux dans la récupéra