Barbey d’Aurevilly, Balzac, Gautier, Nerval, Banville, Vallès, Zola, tous sont passés par le journalisme, ont connu les premières, les comptes rendus terminés à la hâte à l’imprimerie. La chronique, le feuilleton, le «salon» les ont nourris en leur arrachant en même temps la vie ligne après ligne, aussi à l’heure des bilans, ces centaines de milliers de pages demeurent un observatoire privilégié. Barbey d’Aurevilly (1808-1889) était une figure du monde de la presse. Né sous le signe du Sagittaire, disait-il, comme pour justifier son goût du paradoxe et ses flèches contre les «ridicules du temps», Barbey avait commencé à rassembler ses articles sous le titre de les OEuvres et les hommes. Vingt-six volumes parus, auxquels s’ajoutent cinq de critique dramatique, et qui n’étaient accessibles qu’en bibliothèque ou dans la librairie ancienne. Grâce à l’équipe Barbey d’Aurevilly (universités de Franche-Comté et de Toulouse) qui a déjà offert une remarquable correspondance de l’écrivain, les OEuvres et les hommes est en cours de publication dans une édition de référence dirigée par Pierre Glaudes et Catherine Mayaux.
L'homme a traversé son temps comme un aristocrate exagéré, aussi ombrageux que misogyne, dandy revenu à la religion comme on revient de tout, au verbe haut, polémiquant contre la facticité d'un siècle qu'il jugeait «fou d'histrionisme et essentiellement comédien», dénonçant l'industrie dans les arts, l'âge de la réclame et la «littérature de portières». Pour reprendre à