Pékin de notre correspondant
La liste est impressionnante : une centaine d'éditeurs français ont fait le déplacement de Pékin pour participer à la Foire du livre qui s'est tenue du 1er au 5 septembre dans la capitale chinoise. «En dehors des Foires de Francfort ou de Londres, c'est la première fois que la délégation française compte autant de monde», souligne Jean-Guy Boin, directeur général du Bureau international de l'édition française (BIEF), maître d'oeuvre du stand français.
En pleine rentrée littéraire française, qu'est-ce qui a poussé les grands et petits noms de l'édition française à voyager si loin de Saint-Germain-des-Prés ? Un mélange de curiosité, voire de fascination pour cette Chine dont on parle tant et que peu d'entre eux connaissaient, et de volonté d'explorer un marché aux dimensions mythiques sur lequel la France accuse un grand retard. L'occasion leur en a été offerte par les années croisées France-Chine : la France était cette année le pays invité du Salon de Pékin, tout comme la Chine l'avait été au Salon de Paris l'an dernier.
Entre massage des pieds et visite de la Grande Muraille, les éditeurs français ont tâté le terrain complexe et miné de l'édition chinoise. Non sans résultats : de nombreux contrats de cession de droits signés, à l'image de POL qui a vendu sept titres de Marguerite Duras, ou Denoël qui a cédé les droits de Suite française d'Irène Némirovsky (prix Renaudot 2004). «J'ai amorti les frais du voyage», s'exclamait un éditeur satisfait, tan