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Libération

Série, je me sens rajeunir.

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Passage au grand format : sous la houlette de son nouveau et tout jeune responsable éditorial, la Série noire fait son lifting à 60 ans.
publié le 29 septembre 2005 à 3h53

En 2001, à 56 ans, la Série noire s'était déjà offert un sérieux lifting : quelques centimètres en plus, photos en couverture, typographie modernisée, papier de meilleure qualité. Cette fois, Gallimard passe carrément sa légendaire collection de romans policiers au morphing, la propulse au rayon grands formats, avec des photos noir et blanc plein pot en couverture, barrées d'une titraille toujours jaune mais dépourvues de l'ancestral liseré blanc. «Il s'agit de redonner à la Série noire une identité, de la recentrer», dit Aurélien Masson, nouveau patron de la collection à tout juste 30 ans. Entré à Gallimard il y a cinq ans en tant que lecteur, le jeune homme révélé au polar via un cursus en sociologie et le quatuor de Los Angeles d'Ellroy (superstar de Rivages), est devenu en 2002 l'assistant de Patrick Raynal : après treize ans rue Sébastien-Bottin, «le gros», comme le surnomme affectueusement le milieu polar en regard de sa carrure mais aussi de son poids éditorial, a largué les amarres en novembre dernier, direction Fayard. Et Masson l'efflanqué en santiags de prendre sa relève, apparemment pas plus impressionné que ça par le portefeuille patrimonial qui lui échoit.

La Série noire, tout de même, ce mammouth créé par Marcel Duhamel en 1945, avec son cortège d'auteurs prestigieux (notamment anglo-saxons, de Dashiell Hammett jusqu'à Larry Brown mais aussi français, d'Albert Simonin jusqu'à Maurice G. Dantec)... «Je suis conscient de l'héritage, dit Masson, en même temps je m