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Libération
Critique

La classe de nazes

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publié le 6 octobre 2005 à 3h59

Quinze ans après une troisième particulièrement traumatisante, Riad Sattouf, explorateur perspicace et loufoque de la psyché adolescente, retourne au collège, cette fois pour un reportage graphique et dans un quartier chic, ou plutôt friqué, très friqué, de Paris. Rolls garées devant le lycée et iPods obligatoires à tous les cous. Pour le reste, c'est comme partout ailleurs : misère affective et intellectuelle des garçons pubescents, racket, sadisme, entre élèves et envers les profs, racisme décomplexé et effets de groupes consternants. Dans le casting de la classe, il retrouve les mêmes rôles que dans son collège breton : la tête de turc, le psychopathe acnéique, la nymphomane, le timide tragique et une charretée d'obsédés sexuels et frustrés. En plus d'avoir des parents pétés de thunes et les préjugés sociaux qui vont avec, les élèves de Charles-Henri (le nom du collège est un pseudo, mais «les situations et les propos rapportés sont absolument véridiques», nous avertit l'auteur) ont la particularité d'être empotés à un degré jamais vu ailleurs par le prof de gym, sans doute une conséquence de «l'absence d'exercice physique simple comme jouer dans un parc avec ses copains». Il y a aussi les rires idiots de grands dadais à pomme d'Adam surdéveloppée, les profs rigides et dépressifs, le groupe des filles molles. Tout lui donne des cauchemars, des sueurs froides ou des fous rires nerveux. Tout est très juste, très drôle, très déprimant.

Sort aussi «Pitit Farlouse, T.1. La couv