En ce début de mois d'octobre, le bilan commercial de la rentrée prend des allures de pièce de théâtre. Alors qu'un deus ex machina de sang mêlé (alias le sixième Harry Potter) a pris son élan très haut dans les cintres, le week-end dernier, pour coiffer l'ensemble du box-office «livre», la scène littéraire, un cran plus bas, semble traversée par une course entre île et jardin. Depuis trois semaines, en effet, la domination annoncée de Michel Houellebecq aurait vacillé sous les coups d'un outsider relativement inattendu, Alexandre Jardin. Cette révélation surprise a été apportée par l'Express, qui a pointé que le Roman des Jardin (en quatrième semaine, chez Grasset) avait, à la mi-septembre, ravi le leader ship de son Palmarès «fiction» hebdomadaire à la Possibilité d'une île (en troisième semaine, chez Fayard). Confirmé par Livres Hebdo, ce renversement n'a pourtant pas duré, le magazine professionnel annonçant, dans son dernier numéro, que Houellebecq (dont le livre fait désormais l'objet d'un affichage publicitaire dans le métro) avait de nouveau pris le dessus, «mais de justesse».
Chez Grasset, en attendant, on annonce joyeusement que le Roman des Jardin, d'abord tiré à 100 000 exemplaires, en est aujourd'hui à une diffusion de 260 000. Dans le milieu professionnel, et même jusqu'au sein du groupe Hachette, la rumeur veut que la Possibilité d'une île n'ait pas tenu «la moitié de ses espérances». Fayard, après avoir initialement annoncé trois premiers tirages d'un montant