Shalimar le clown est une histoire d'amour qui commence et finit par un meurtre. L'assassinat politique qui ouvre le livre se trouve donc être un crime passionnel, quoique les choses soient un peu plus compliquées, de même que les relations qui unissent Max l'ambassadeur, sa fille India et son chauffeur Shalimar sont incompréhensibles tant qu'on n'a pas découvert l'existence de la danseuse Boonyi qui, parce qu'elle est insatisfaite de son sort et veut choisir son destin, fera le malheur des trois autres. L'histoire débute à Los Angeles, pour remonter dans les hautes vallées du Cachemire, et, plus loin encore, à Londres et dans les rues de Strasbourg pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle raconte la collision improbable d'un étrange ambassadeur américain, né dans une famille juive de Strasbourg et portant le nom extravagant de Max Ophuls, les amours de Boonyi l'hindoue et de Shalimar le musulman, Roméo et Juliette dont le mariage ne mènera pas à la tragédie, mais la séparation si, et l'enfance confisquée d'India qui s'appelle en fait Kashmira, mais tout le monde change de nom dans ce livre, qui est donc un livre sur l'identité et le destin, celui qui vous est assigné et celui qu'on refuse.
Dans Shalimar le clown, il est aussi beaucoup question de banquets. Rushdie a toujours écrit sur la nourriture : dans les Enfants de minuit déjà, il y avait des pages entières et délicieuses sur la fabrication du chutney et des pickles. Mais c'est la première fois qu'il sort de la ville, q