Le dossier couvait depuis un certain temps, mais l'été l'a suffisamment chauffé pour que les libraires tiennent désormais à le propulser en urgence au menu des négociations interprofessionnelles. Objet de leur colère : les ventes «exclusives» de livres, réservées par les éditeurs à des canaux autres que la librairie.
C'est le développement des ventes de livres pratiquées en couplage, de façon promotionnelle, par les titres de presse qui a mis le feu aux poudres : tomes «Universalis» couplés avec le Figaro, exemplaires Taschen avec le Monde, BD de Dargaud et Glénat avec Libération et le Dauphiné libéré... Ces opérations récentes, qui ont introduit le livre dans les kiosques à prix réduit, portent gravement préjudice aux libraires, estime le vice-président du Syndicat de la librairie française (SLF), Benoît Bougerolles (la Maison du livre, à Rodez). «La presse quotidienne, en difficulté, utilise les ventes couplées pour doper ses ventes, en se servant du livre comme produit d'appel. Ce faisant, elle nous porte directement concurrence. Même s'il s'agit d'opérations ponctuelles, on ne peut pas considérer cela comme négligeable, parce que ces actions contribuent à banaliser l'idée de ventes de livres "exclusives", hors librairie, telles qu'elles sont déjà mises en oeuvre, à des tarifs d'appel, par les grandes surfaces commerciales comme Carrefour ou Auchan...»
Des titres, généralement «pratiques» (recettes de cuisine, etc.), qu'elles font tirer spécialement pour leur enseigne et qu