Le législateur envisage, paraît-il, de faire bénéficier nos animaux de compagnie d'un statut juridique. Pourquoi pas d'ailleurs ? Mais ce qui gêne dans cette affaire, et ce qui choque à juste titre l'auteur de ce pamphlet musclé c'est, par comparaison, l'absence d'une reconnaissance a minima des foetus humains vivants ou morts in utero avant la naissance.
La découverte macabre, l'été dernier, des 351 foetus de l'hôpital parisien Saint-Vincent-de-Paul abandonnés à la morgue depuis des années alors que leurs parents les croyaient dignement inhumés est là pour montrer l'urgence de remettre les pendules à l'heure. Le fait que Claude Sureau soit accoucheur, ancien président de l'Académie de médecine et membre du Comité national d'éthique ne donne que plus de poids à ce cri d'alarme et on se demande bien quelles pesanteurs juridiques (ou idéologiques ?) font qu'on en est encore là... Outre le grave dysfonctionnement de l'équipe médicale en charge du traitement de ces foetus, c'est la loi elle-même qu'il faut modifier, comme le souligne l'auteur. Loi qui statue que l'être non né est un rien, un res nullus, s'il meurt avant la naissance.
Le professeur Sureau ne manque pas d'arguments pour plaider la cause de la création juridique d'un «être prénatal», ni personne, ni chose, mais enfant potentiel et pour les parents qui l'attendent et qui ont presque tous une photo de l'échographie dans leur portefeuille, et pour les médecins qui surveillent sa santé, pour lesquels il est un déjà un pa