La grande parade de la distribution des prix achevée, et même Houellebecq ayant réussi à en décrocher un, le jeu des consécrations littéraires retombe cette semaine dans le champ clos des librairies, où les lecteurs font leur choix et où leur verdict prend son poids commercial. La curiosité engendrée par les palmarès et l'approche des fêtes vont-elles relancer le marché ? Le public, depuis le début de l'année, s'est montré boudeur. La rentrée, dans ses débuts du moins, ne l'a guère ramené dans les rayons : les ventes du mois de septembre ont été inférieures de 1,5 % à celles de septembre 2004, pointait la semaine dernière Livres Hebdo, dont les estimations et les «tableaux de bord» font référence dans la profession.
Les dernières semaines semblent cependant avoir ramené les lecteurs, alléchés par un cru littéraire dont la critique a salué la variété et la qualité, au-delà même de ces best-sellers annoncés qu'ont été la Possibilité d'une île, Harry Potter et le prince de sang mêlé ou l'Astérix du Ciel lui tombe sur la tête. Globalement, 2005 aura peut-être du mal à se terminer sur un solde positif, mais la cause n'est pas entièrement désespérée. Le coup de pouce des prix va porter sur des titres dont le potentiel n'était pas déjà acquis : il devrait donc tout à la fois déconcentrer et relancer les ventes. De même, le fait qu'Astérix et Harry Potter soient sortis assez tôt à l'automne (et pas à la veille de Noël, comme le précédent tome de J.K. Rowling) laissera un peu plus de