Il y a juste vingt ans, chez un éditeur inconnu, paraissait, annoté par Gabriel Legué et Gilles de la Tourette, l'Autobiographie de soeur Jeanne des Anges, supérieure du couvent des Ursulines de Loudun avec la préface de Jean-Martin Charcot, «professeur de clinique des maladies nerveuses». «Corps tatoué, chair hantée, femme intérieure saccagée par les diables, soeur Jeanne des Anges nous livre sa vie...», disait la quatrième de couverture. Le livre fit un tabac. Ces jours-ci, dans la même maison, est publié Des sorciers et leurs tromperies (1436), du théologien dominicain Jean Nider, l'ancêtre de «tous les ouvrages de démonologie qui vont fleurir pendant deux siècles». Si on ajoute par exemple le Physiologos, traduit du grec par Arnaud Zucker un ouvrage mythique, toujours cité et lu jusque-là par personne, «le premier bestiaire chrétien et le premier bréviaire animal», où sont proposées «à la fois une zoologie spiritualisée et une théologie incarnée dans les bêtes», la Mystique divine, naturelle et diabolique de Johann-Joseph von Görries (1776-1848), quelques ouvrages de préhistoire (dont l'Art pariétal, langage de la préhistoire d'André Leroi-Gourhan), le Livre des subtilités des créatures divines de Hildegarde de Bingen, le Rire des Grecs Anthropologie du rire en Grèce ancienne, dirigé par Marie-Laurence Desclos, les Essais de psychologie sportive de Pierre de Coubertin, la Femme criminelle et la prostituée de Cesare Lombroso, des textes de Michel de Certeau et Luce
Dans la malle à Millon
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par Robert Maggiori
publié le 17 novembre 2005 à 4h36
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