Claudine Desmarteau a dans les traits la douceur d'une héroïne de Jacques Demy ; à ne pas confondre avec ses coups de crayons entre griffe de dessinatrice de presse, qu'elle est aussi, et dessin d'enfants vite fait, grosse tête (pensante) ornée de cheveux en bâton sur petits corps disproportionnés. L'un de ses premiers héros (1) s'appelait Jacques et n'entreprenait rien moins qu'en découdre avec la fatalité. Une constante chez cette jeune femme de 42 ans qui, après quatorze ans, a soldé sa carrière de directrice artistique dans la publicité pour entreprendre à 37 celle que nous lui connaissons, pavée entre autres de huit albums pour enfants drôles et mordants.
Rencontre autour de son premier roman dans sa cuisine spacieuse où trône la photo sépia de Hyacinthe, son grand-père cap-hornier qui, d'une certaine manière, le lui a inspiré.
Angie, 12 ans, guidée par la voix de celui-ci, entreprend de quitter Trouilleland où les habitants, en dignes représentants de leur planète, souffrent de peur diverses et variées : licenciement, cancers de la tête ou de l'estomac, guerre, rides, attentats, crash boursier, réchauffement de la planète... La liste est longue. Angie , suivant les directives de l'ancêtre, non sans rechigner, «sale pirate moisi, je n'aurais jamais dû t'écouter», se met alors en quête de la potion antitrouille, celle que lui-même avait ingurgitée pour affronter monts et marées, et qui non, ne se trouve pas chez Auchan, comme il doit le lui préciser. Elle rejoindra Brest e