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Libération

Si tu vas à Rio

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Pourquoi le Brésil? Primo, parce que c'est l'année du Brésil. Secundo, c'est le pays des anthropophages. Et tertio.
publié le 1er décembre 2005 à 4h45

On ne sait rien du Brésil. Sauf que c'est son année. On ne sait rien d'aucun pays étranger, d'ailleurs, sauf ce qu'on veut y mettre. Par exemple, les Américains se demandent pourquoi on aime le cinéma de Jarmusch et de Lynch, les Japonais trouvent nos goûts en mangas pathétiques. Mais c'est un défaut inévitable, car on ne peut qu'être étranger, on ne peut jamais prendre la place de l'autre. Du coup, ce n'est pas qu'on soit aveugle à sa culture, simplement on promène une loupe sur certains détails de son visage, on l'aime de façon fétichiste, on rate toujours un peu de son âme. Le marché éditorial brésilien est réduit, le lectorat minoritaire. De ce peu, encore moins est traduit en français, et beaucoup d'ouvrages présentés à Montreuil cette année ont été publiés spécialement pour le Salon, par de petits éditeurs qui ont bien voulu s'y risquer (Syros jeunesse, Rue du monde, Passage piétons, Vents d'ailleurs), dont un Belge (Editions du Pépin) et un Suisse (Quiquandquoi). La sélection couvre tous les âges, des tout-petits (18 mois) avec l'Imagier des jouets de Gilles Eduar (Albin Michel jeunesse, 10,50 euros) jusqu'au très beau texte de Clarice Lispector illustré par Heloisa Novaes, Comment sont nées les étoiles (bilingue, Des femmes-Antoinette Fouque, 19 euros), en passant par le roman de Rosa Amanda Strausz, Un garçon comme moi (Seuil/Métailié, à partir de 10 ans).

Si tous les auteurs sont brésiliens, les illustrateurs ne le sont pas forcément. Et cela saute presque aux yeux.