Neal Stephenson a tout du chat sauvage. Il évite la lumière, fuit les signatures et le regard. On le compare à Pynchon, autant pour le foisonnement de son oeuvre mais aussi pour son goût à peine moins prononcé pour l'ermitage. L'écrivain américain, 46 ans, fait partie de la catégorie des auteurs cultes depuis le Samouraï virtuel (1992), le combat d'un hacker contre un virus qui attaque aussi les humains. A suivi le non moins inventif Age de Diamant (1995) sur les nanotechnologies. Cryptonomicon (1999) paru en trois tomes en France, traite de la cryptographie, entre hier (la Seconde Guerre mondiale) et aujourd'hui. Sa trilogie colossale The Baroque Cycle (Quicksilver, The Confusion, The System of the World), conçue sur sept ans, est parue aux Etats-Unis entre 2003 et 2004. Aucun éditeur français n'a encore eu le courage (et les reins financiers) de traduire cette fresque de 9000 pages au total. Comme Cryptonomicon, chaque volet a eu les honneurs de la best seller list du New York Times. Neal Stephenson a écrit Quicksilver à la main, avec un stylo-plume, immergé dans la révolution scientifique des XVIIe et XVIIIe, dont il fait un portrait opulent. Début novembre, Neal Stephenson a quitté son repaire de Seattle pour se rendre à l'invitation du Festival international de science-fiction de Nantes. Entretien.
Pourquoi se plonger dans le XVIIe siècle ?
Cryptonomicon était déjà un roman historique, la moitié se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Cryptonomicon traite de l'