L'approche des fêtes ne lève pas le blues qui frappe les librairies depuis le printemps. Malgré un sursaut en octobre, 2005 devrait se terminer sur un chiffre d'activité en recul, même en pariant sur une flambée des ventes de fin d'année qui tarde à se manifester. Livres Hebdo a constaté la semaine dernière que le livre était en train de rompre «avec sa réputation de résistance en période de crise» et évalue la tendance à la baisse à -0,5 %. Ilot de résistance au milieu de ce repliement, le secteur «poche», pourtant, semble marquer une progression de l'ordre de 2 à 3 %.
Soucieux d'ausculter le dynamisme du secteur (qui représente 14 % du chiffre d'affaire de l'édition et 28 % de ses ventes en volumes), le ministre de la Culture vient de commanditer une enquête au cabinet d'études U + Me (prononcer «You and me»). Les résultats sont attendus pour le mois de juillet.
A son émergence, dans les années 50, le poche était surtout voué à la fiction et à la réédition. Cette vocation a bien changé : des sciences humaines aux mangas, l'éventail des collections est désormais ouvert à tous les genres comme à tous stades d'actualité. Editis, qui se vante d'être leader sur le format à travers Univers Poche (10/18, Pocket et Fleuve noir), fonde significativement la moitié de sa production en la matière sur des titres inédits. Cela n'empêche pas le poche de continuer à s'affirmer, parallèlement, comme le lieu privilégié du fond : une voie indispensable à la prolongation de la vie des titres.
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