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Critique

Simondon d'ubiquité

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Penseur de la technique et de l'invididu en constant devenir, il a influencé aussi bien Jean Baudrillard que Gilles Deleuze.
publié le 22 décembre 2005 à 5h05

Il est arrivé à Gilbert Simondon ce qui, dans la pensée de Gilbert Simondon, arrive à l'«individu» : de point, d'«atome», de réalité singulière déjà constituée, il devient un processus, une suite de potentialités, d'ouvertures et de connexions, un incessant devenir-autre. Philosophe, Gilbert Simondon a été en effet «localisé» comme un des «points lumineux» des années 60, époque du retentissement de ses deux ouvrages majeurs, sa thèse principale de doctorat (1958), l'Individuation à la lumière des notions de forme et d'information, publiée partiellement aux PUF (l'Individu et sa genèse physico-biologique, 1964), et sa thèse complémentaire, Du mode d'existence des objets techniques, parue chez Aubier en 1958.

Sa place dans l'institution a été plus qu'honorable. Né à Saint-Etienne le 2 octobre 1924, admis à l'Ecole normale supérieure en 1944, il a suivi à Paris l'enseignement de Martial Guéroult, Maurice Merleau-Ponty, Jean Hippolyte, Georges Canguilhem et Jean-Toussaint Desanti, a été nommé successivement au lycée Descartes de Tours, à l'université de Poitiers et à la Sorbonne, donné des cours dans les ENS de la rue d'Ulm, de Saint-Cloud et de Fontenay, avant de diriger l'UER de psychologie de Paris-V (1969-1984) et de fonder le Laboratoire de psychologie générale et technologie à l'Institut Henri-Piéron de la rue Serpente. Il meurt en 1989.

Sa place intellectuelle a été aussi grande. Respecté de tous pour sa rigueur et pour l'étendue de son savoir tant philosophique que scienti