L'ouvrage est imposant. Près de 800 pages, 250 entrées, environ 175 auteurs dont un quart de Français, des signatures prestigieuses parmi lesquelles celles de Paul Ricoeur, Jean Baudrillard, Julia Kristeva, Pierre Vidal-Naquet côté français, Judith Butler, Malcolm Bowie, Jonathan Culler ou Emily Apter côté américain. Le tout pour tenter de convaincre le public américain de l'importance et du rayonnement de l'intelligence française. L'ensemble balaye assez large, offrant de substantielles mises au point sur les «Mouvements et Courants» qui ont animé la vie culturelle du XXe siècle (l'existentialisme autant que le gaullisme, l'école des Annales autant que la Nouvelle Vague), les «Thèmes» qui l'organisent, les «Figures» qui l'incarnent (120 portraits, la partie la plus fournie du livre) ou les institutions qui la «disséminent», de l'Ecole normale à Apostrophes ou à Critique. Mais ce monument érigé à New York en l'honneur de la culture française a su éviter les pièges de la célébration ou de l'encyclopédisme. Ses entrées, souvent très personnelles, fonctionnent comme de brefs essais, et portent la trace de moments et de choix, à la manière des meilleurs dictionnaires critiques. Rencontre avec le maître d'oeuvre de l'entreprise, professeur à Dartmouth, spécialiste de Montaigne et infatigable promoteur de la culture française outre-Atlantique.
Quelle est aujourd'hui la place de la vie intellectuelle française aux Etats-Unis ?
Elle reste très importante, dans tous les domaines. Les F