Fougères, c'était le nom de sa maison de campagne. Il l'avait achetée en 1930. Située dans la commune du Bourg-d'Hem, dans la Creuse, à 20 km de Guéret, elle était devenue son cabinet de travail, le lieu de vacances pour toute sa famille, son havre de paix, son refuge. «Le pays est infiniment séduisant, par ses paysages et plein de choses curieuses pour un historien.» Il signait «Fougères» ses contributions aux Annales, au temps qui suivit «le plus atroce effondrement de notre histoire». S'il avait pu, mais c'eût été suicidaire alors, il se serait appelé Fougères. Il choisit Arpajon et, pour ses logeurs, Rolin ou Maurice Blanchard, M.B. Puis Chevreuse. Enfin Narbonne. Il habitait derrière la Croix-Rousse, selon le souvenir de Georges Altman, un «logis de fortune dont le meuble principal était constitué d'une "cuisinière" qui lui servait périodiquement à brûler de trop nombreux papiers». Il avait aussi un petit bureau à Lyon, au 1 de la rue des Quatre-Chapeaux. Délégué de Franc-Tireur au directoire régional des Mouvements unis de résistance (MUR), il dirigeait, avec les délégués de Combat et Libération, «l'armée des ombres» lyonnaise. Narbonne est arrêté le 8 mars 1944, vers 9 heures. Dans sa planque, les Allemands découvrent un récepteur radio et maints documents. Il est d'abord conduit à l'Ecole de santé militaire, quartier général de la Gestapo, où il est sauvagement torturé, puis à l'infirmerie de la prison de Montluc. Souffrant d'une broncho-pneumonie, il aurait été vu,
Critique
L'histoire remontée à Bloch.
Article réservé aux abonnés
par Robert Maggiori
publié le 16 février 2006 à 20h21
Dans la même rubrique