L'avertissement est lapidaire : «Tout est imaginaire dans ce livre, seul Banff est réel.» Soit. Puisqu'on a eu la chance de se rendre à Banff, en la courtoise compagnie de David Albahari et d'un de ses amis, voici un peu plus d'un lustre, admettons que la ville existe (51° 10'de lat. N., 115° 34'de long. O.) et autour d'elle le magnifique Banff National Park au coeur des montagnes Rocheuses canadiennes, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Calgary où vit depuis plus de dix ans l'écrivain de langue serbo-croate, naturalisé canadien. Admettons que l'on reconnaît ça et là dans Globe-Trotter des parcs où nous avons marché, des bars où nous avons goûté des thés du bout du monde, un hôtel dont il refait ici l'étonnant historique, admettons qu'on en a rapporté pour preuve quelques photos floues. Admettons. Mais rien de tout cela ne prouve, ne peut nous convaincre que le reste est imaginaire, inventé, faux. Au contraire, c'est Banff qui a l'air irréel, une petite ville construite comme un décor, une ville de montagne comme on dirait une ville d'eau, station thermale, station de ski, une sorte de resort qui, comme disent les Américains, ne manque jamais de ressources, surtout pour ceux qui en ont. Banff met à la disposition d'artistes, écrivains, peintres, musiciens, des résidences pour exercer sereinement leur art et égayer la ville de manifestations culturelles qui en épateront plus d'un.
C'est dans ce cadre que le narrateur de Globe-Trotter va rencontrer Daniel Atias puis le p