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Libération
Critique

Le nouveau James Bomb.

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Avec l'aide de Ben Laden, Henry Porter rénove le genre.
publié le 2 mars 2006 à 20h30

A la fin de la guerre froide, quelques Cassandre mal renseignées annoncèrent la mort du roman d'espionnage. En vérité, il y avait beau temps que les OSS 117, «Face d'Ange» et autres Francis Coplan battaient de l'aile et que le caricatural James Bond ne survivait que grâce au cinéma. Mais en dépit de quelques défections (Len Deighton) ou de reconversions douteuses (Ken Follett), il apparut vite qu'un genre si subtilement nourri d'expériences personnelles ­ songez à l'Ashenden de Somerset Maugham ­ et de technologie de pointe, ne pouvait que rebondir. John Le Carré, n'en finissant pas de régler ses comptes avec un père indigne et ses anciens compagnons du Renseignement des années 50-60, plongea derechef dans la nostalgie, produisant de nouveaux chefs-d'oeuvre. L'excellent Robert Wilson lui emboîta le pas. Puis, récemment, apparut celui qui pourrait bien dans les années à venir faire un peu d'ombre à l'auteur d'Une amitié absolue : Henry Porter.

De passage à Paris où il hante les salons du Crillon avec l'idée d'en faire le décor d'un prochain livre, celui que la presse britannique a surnommé «le nouveau John Buchan» verse infiniment moins dans la prétention que dans la révérence aux gloires passées. «J'ai lu les Trente-Neuf Marches et le Prêtre Jean quand j'étais adolescent. Buchan a confirmé en moi une fascination pour l'Empire que je tenais de mes grands-pères, soldats en Inde et en Afrique du Sud.» Dès lors, pourquoi s'étonner que Robert Harland, fonctionnaire à l'ONU, et hér