«La plupart des articles réunis ici ont paru dans les années 70. Et parlent de sexe. Mais d'une façon extrêmement différente de celle dont on en parle aujourd'hui. Ils parlent donc avant tout d'une autre époque, d'une autre parole, d'un autre journalisme. Qu'on pourrait appeler le journalisme du désir.» Beaucoup ont paru dans Libération, où Jean-Luc Hennig fut journaliste sept ans (il fut responsable de l'incroyable supplément Sandwich), mais d'autres dans Recherches, le Fou parle, Gai pied hebdo, Art Press et, plus récemment, la revue l'Infini. Ces textes ont tout pour choquer, aujourd'hui. Non parce qu'ils parlent de pédérastie (au sens propre) et de sadomasochisme, sujets beaucoup plus évoqués à notre époque qu'ils ne l'étaient alors. Mais par la façon dont ils les abordent : à travers des témoignages, avec quelque chose qui ressemble à de la familiarité, avec un don de description et sans a priori répressifs. Jean-Luc Hennig le précise également dans son introduction : «Simplement, je pose pour principe (comme on le faisait à l'époque) qu'un garçon ou une fille pubère doit pouvoir aimer qui bon lui semble sans encourir (ou faire encourir) les foudres de la justice temporelle. Que cela est inacceptable. Qu'un garçon ou une fille n'a pas d'emblée à refuser son corps, comme on le lui enjoint partout aujourd'hui, mais à en disposer comme bon lui semble. (...) Oui, un garçon ou une fille de 13 ou 14 ans sait aimer, que cela plaise ou pas. C'est de cette morale uniquement que
Hennig soit qui mal y pense
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par Mathieu Lindon
publié le 30 mars 2006 à 20h46
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