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Libération
Critique

Pourceau pur stupre.

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Delany déroge à la SF et vomit un livre aussi drôle que maudit.
publié le 30 mars 2006 à 20h46

Ce n'est pas une histoire, à peine un personnage, plutôt un geste, un rituel, infiniment répété. Un monde-monstre qui se développe aux dépens de celui qui l'écoute. Et aussi un livre de cuisine (coeurs sensibles ne pas lire la recette qui suit, ne pas lire cet article, d'ailleurs, ni le livre, jetez tout) : «Je connais qu'un seul moyen pour qu'un type produise autant de fromage de bite (...) après s'être branlé, le concierge gardait le foutre à l'intérieur, faisait un noeud avec la peau, et laissait le tout mariner comme ça cinq ou six heures, avec un peu de pisse. (Lorsqu'on a aussi peu de peau que le rital ou Denny, par exemple, je pense qu'il faut utiliser un élastique pour bien recouvrir le sperme.) Dedans, ça fermentait. Au bout d'une demi-journée, ça devenait aussi épais et caillé que vous le désiriez. Il défaisait alors le noeud de peau et me faisait sucer sa bite sur toute la longueur.»

Hogg est un «pourceau» (en anglais), le chef d'une bande de tarés ultraviolents qui passent leurs journées à tabasser des femmes, à s'entresucer et à se pisser dans la bouche, plus un peu de coprophagie. Mais jusqu'à un point de délire et de systématique qui peut (et veut), comme on l'a vu ci-dessus, provoquer le rire. C'est hénaurme, au même titre que Sade, aussi excitant, donc angoissant, donc risible. On a des raisons de se demander, par exemple si l'on est Américain et selon une expression figée outre-Atlantique : «Mais qui a envie de lire un livre pareil ?» Réponse : n'importe qui