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Une dispersion à Drouot excite la convoitise des bibliophiles.
publié le 6 avril 2006 à 20h51

Ce ne sera pas, sans doute, une vente aussi souveraine que celle du fonds Bérès (dont la quatrième vacation est attendue pour le 20 juin), mais la «Bibliothèque littéraire» qui va être dispersée demain à Drouot Richelieu a de quoi faire courir les bibliophiles. Elle porte sur une collection de «livres et manuscrits du XIVe au XXe siècle», dont l'anonymat est protégé par des organisateurs connus pour leur sens de la discrétion (Pierre Bergé et associés). L'expert Benoît Forgeot concède juste qu'il s'agit d'un ensemble réuni, «en une petite trentaine d'années», par «un amateur parisien, qui se dessaisit de cette partie littéraire de sa collection, tout en gardant d'autres livres sur des sujets différents : science, navigation, économie politique et histoire des idées».

A disperser, donc, 155 livres rares, susceptibles d'émoustiller autant les petites bourses (premières estimations à 200 euros) que les gros portefeuilles. Au pinacle du catalogue : un manuscrit sur parchemin du Roman de la rose datant du début du XIVe siècle, dans une reliure ancienne à couverture d'étoffe bleue du début du XVIe, estimé entre 120 000 et 150 000 euros. «Il subsiste dans les bibliothèque publiques près de 250 manuscrits de ce best-seller médiéval», signalent les experts, mais celui-ci, explique Benoît Forgeot, est l'un des plus anciens restés en mains privées : cette version complète, dite «manuscrit Tersan» (du nom d'un de ses détenteurs, l'abbé de Tersan, 1736-1819), se distingue en outre par les