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Libération
Interview

«Les propos de Peter Handke sont terribles»

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Olivier Py soutient la décision de Marcel Bozonnet de retirer la pièce de l'Autrichien :
publié le 8 mai 2006 à 21h09

Au mois d'août 1995, l'auteur et metteur en scène Olivier Py fut des cinq personnalités du théâtre français qui firent la grève de la faim à la Cartoucherie aux côtés d'Ariane Mnouchkine pour dénoncer le massacre de Srebrenica, et réclamer une intervention européenne dans l'ex-Yougoslavie. En janvier 1999, il présentait Requiem pour Srebrenica, spectacle où il revenait de façon polémique sur la chute de l'enclave bosniaque censément protégée par l'ONU.

Aujourd'hui, Olivier Py défend la décision de Marcel Bozonnet de déprogrammer de la Comédie-Française la pièce de Peter Handke qui devait y être jouée en janvier 2007. Il estime que la participation de l'écrivain autrichien aux obsèques de Milosevic et, surtout, les propos qu'il y a tenus s'apparentent à du «négationnisme». Directeur du Centre dramatique national d'Orléans, il est à l'origine d'une contre-pétition qui sera rendue publique mardi et s'oppose à celle signée par Elfriede Jelinek ou Emir Kusturica, qui s'élevait contre la «censure» faite à Handke. Alors que le ministre de la Culture a choisi de désavouer publiquement Marcel Bozonnet et de recevoir Peter Handke, la prise de position de Py, partagée par beaucoup dans le milieu du théâtre français, montre que la polémique est loin d'être close.

Soutenez-vous Marcel Bozonnet ?

Oui. Car il a le droit de dire non. On lui reproche d'avoir déprogrammé un spectacle qu'il avait lui-même choisi. On lui dit : «Vous connaissiez les positions de Handke quand vous avez décidé de présenter la pièce. Vous ne pouvez