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Libération

Devine qui vient Didine?

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publié le 11 mai 2006 à 21h11

Son père étant durablement indisponible, nous nous sommes rendus à Villequier (Seine-Maritime) afin de déposer quelques fleurs de saison sur la tombe de Léopoldine Hugo. Manière de célébrer les 150 ans de la parution des Contemplations, qui recèlent ces vers fameux : «Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne/ Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.» Didine attend dans son cercueil, au bord de la Seine, et son papa ne vient plus.

On connaît l'histoire : Léopoldine, 19 ans, et son mari Charles Vacquerie se noient juste en amont de Villequier dans le chavirage de leur barque. Hugo apprend la mort de sa fille cinq jours plus tard... en lisant le journal : il était en voyage avec sa maîtresse Juliette Drouet. Plusieurs années après, lors d'une de ses visites à Villequier, le poète compose ces alexandrins qui seront publiés le 23 avril 1856, au milieu des 11 179 autres vers des Contemplations. Un siècle et demi passe, et nous voici devant la sépulture de Léopoldine, dans le petit cimetière de Villequier, essayant d'imaginer ses os blanchis mêlés à ceux de Charles, puisque les jeunes époux partagent le même cercueil. «Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe/ Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs.»

C'est la pleine saison des fleurs et des pèlerinages littéraires. A peine revenu de Seine-Maritime, il faut déjà partir à Illiers-Combray pour l'annuel «Circuit des aubépines», qui a lieu samedi. Quelques dizaines de proustomanes feront en autocar le tou