«La pratique à haute dose du football (pour les pratiquants), le supportérisme comme style de vie (pour les spectateurs), l'obnubilation mentale par l'inlassable matraquage de la propagande footballistique (pour la masse des téléspectateurs)» fonctionnent «comme opium du peuple, c'est-à-dire agglutination confusionniste autour d'un paradis artificiel, avec ses dérisoires idoles, ses slogans débiles, son vacarme de foule et ses violences mimétiques». Sur le ballon et tous ceux qui y touchent, Jean-Marie Brohm et Marc Perelman n'y vont pas de pied mort et cela avec une belle constance : le Football, une peste émotionnelle, leur dernier ouvrage, est un effet une refonte de deux de leurs précédents livres parus aux Editions de la Passion. Initiateurs d'une «Théorie critique du sport», Brohm et Perelman empruntent à Marx le concept d'aliénation frappant les adeptes de l'unique véritable religion universelle. Aussi dénoncent-ils le caractère absolument capitaliste de l'économie de ce soi-disant jeu, dont l'une des finalités, et non la moins efficace, serait d'anesthésier l'esprit de révolte contre le système qui l'a créé au début de sa phase impérialiste et qu'il résume à la perfection en ces temps de mondialisation en le servant à merveille. Jean-Marie Brohm est professeur de sociologie à l'université de Montpellier ; Marc Perelman est architecte et professeur d'esthétique à l'université de Paris-X Nanterre.
Que les masses se laissent abuser par la machinerie infernale du foot, c'