Menu
Libération

Développement du rab.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 juin 2006 à 21h44

«Pendant ses années avec moi, son rire emplissait la maison, jaillissant comme s'il y avait en lui une réserve de joie», écrit dans la postface de l'album Tess Gallagher de son ancien mari Raymond Carver, né en 1938 et mort en 1988 (elle raconte aussi comment ils se sont mariés) et dont vient de paraître en français le recueil de poèmes la Vitesse foudroyante du passé (voir Libération du 11 mai 2006). Son seul regret au sujet du livre semble être que la photographie ne puisse rendre compte de ce «rire communicatif». Le Monde de Raymond Carver est un hommage constitué de textes choisis de Carver (dont quelques inédits, poèmes ou correspondance) et de photographies de Bob Aldeman : le volume s'ouvre sur une lettre de 1987 de l'écrivain au photographe pour lui parler longuement des divers lieux de son enfance qui y ont leur place. «La première adresse précise dont je me rappelle à Yakima est à côté des champs de foire, un quartier devenu un taudis. La maison où j'habitais a complètement brûlé ­ en tout cas il n'en restait qu'une vieille carcasse il y a deux ans. C'est le 1515, Quinzième Rue Sud. Si j'ai bonne mémoire, la route devant la maison vers la grand-route n'est même pas pavée [...].» «Au fil de son évolution, le livre est devenu plus qu'une collection de photographies accolées à des passages des oeuvres de Ray. Il est devenu une histoire de la vie de Ray, l'homme et l'auteur, et de notre vie commune d'écrivains, d'amants et de compagnons de route», écrit Tess Gallagher.