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Libération
Critique

Apocalypse tomorrow

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Calcutta en 2030. Si loin, si proche.
publié le 29 juin 2006 à 21h37

Voilà une histoire où il est beaucoup question d'avions. Des avions de ligne avec des cabines où fumer et rencontrer des prostituées, des avions de chasse pilotés par des jeunes Germano-indiennes, et aussi des hélicoptères bondés qui filent dans le ciel des mégapoles et des stations spatiales où on peut se faire massacrer. Mais l'avion dont il est question dans le titre, c'est le rire de deux garçons de 11 ans. «On met en route le rire du moteur d'avion qu'on a inventé en sixième[...] L'un de nous lançait une sorte de ululement à la stridence exponentielle, l'autre s'y joignait et nous voilà voguant dans l'espace.» Vingt ans plus tard, ils essaient de recommencer, ça ne marche pas, leurs gorges ont «avalé trop de vie, prononcé des centaines et des centaines de milliers de mots de trop». Vingt ans après, on est la même personne, mais est-on encore ce qu'on a été ? Le Dernier Rire a à voir avec ce qu'on est et ce qu'on a été, avec le temps qui est passé, avec ce qui reste des amitiés et des amours adolescentes, avec le souvenir et la perte. C'est aussi un roman d'anticipation.

L'histoire démarre à Calcutta en 2030, Paresh a 70 ans, il a été un photographe célèbre et un homme entouré. Aujourd'hui, ses amours se sont enfuies, sa fille est en danger de mort quelque part dans l'espace, la ville qu'il habite fait partie d'une société post-nucléaire, paranoïaque, cannibalisée par l'Internet, où la police n'a plus besoin de faire de contrôles au faciès, les portes magnétiques du métro