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Libération

«La France a peur de ses enfants»

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par Jacky Durand
publié le 1er juillet 2006 à 7h00

Amar Henni, 43 ans, est éducateur en banlieue depuis vingt ans. Quand le projet de cette chronique est né, il y a un an, il était directeur du service jeunesse de Grigny. Aujourd'hui, Amar Henni forme des travailleurs sociaux au Centre de formation Essonne. Sans lui, «Cité dans le texte» dont c'est la dernière parution aujourd'hui, n'aurait pas existé.

«Les jeunes des cités n'ont pas de projet politique. C'est ça le malheur, c'est ça le drame. Il faudrait que nous, c'est-à-dire ceux qui sont un peu plus dans l'action, on aille les chercher et qu'on leur donne les outils de la politique, de la construction, de l'action politique. Si on les laisse là où ils sont, c'est un échec total. Aujourd'hui, toutes les forces de gauche, les forces sociales, les hommes et les femmes de progrès, doivent aller vers cette jeunesse et ne pas les opposer les uns aux autres. On doit construire une unité qui permette de dire "on n'en veut pas de ce monde-là, ce n'est pas possible, soyons vigilants".

Il y a des problèmes, je ne dis pas qu'il n'y a pas un problème de la polygamie. Mais les problèmes doivent être traités pour ce qu'ils sont, pas pour ce qu'ils ne sont pas. Si on veut parler de la polygamie, parlons de la polygamie ; si on veut parler de la loi, parlons de la loi ; si on veut parler du chômage, parlons du chômage. Mais ne faisons pas un amalgame en disant que tous les maux doivent être portés par ce que l'on appelle la banlieue. C'est honteux de faire ça.