J'aime parler de l'être humain désarmé, qui est dans une situation épouvantable dont il ne peut pas se sortir. L'humiliation, tout ce qui consiste à rabaisser les gens, me touche énormément. Parce qu'on voit tous les jours dans la rue des gens dans une situation révoltante, on ne peut que s'identifier à eux. Ce sont ces émotions-là que j'essaie de dessiner.» Né le 30 août 1946, Tardi est, plus qu'aucun autre, le dessinateur de Paris. Que ce soit dans Adèle Blanc-Sec, dans ses adaptations de Léo Malet (Brouillard au Pont de Tolbiac) ou ses illustrations pour le Mort à Crédit de Céline, il est l'arpenteur des conjurations, le topographe de l'inconscient historique. Son Paris est parcouru de champs magnétiques : les indices, les personnages et les parcours s'y croisent pour déterrer d'étranges significations. Et si l'on admire la minutie de ses reconstitutions graphiques, il nous prévient : ses rues ne sont tracées que pour mieux y vaguer et divaguer. Tardi est aussi le dessinateur de la guerre, du front, de «l'être humain désarmé». Mais c'est sans misérabilisme, toujours avec distance et humour. Sa dernière invention, commencée en mars 2006, est un faux journal vendu 1,80 euro(s) et intitulé l'Etrangleur : il annonce la parution, en septembre, de l'album Monsieur Cauchemar, adapté du polar éponyme (1960) de Pierre Siniac.
Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec T.7 : Tous des monstres !
Adèle est née en 1976,