Nous aimons beaucoup Eric Chevillard, et, qu'il se rassure, les lignes qui suivent ne le démentiront pas. On peut même dire que, si les occasions de nous voir étaient plus fréquentes et nos timidités moins affichées, on s'enhardirait à s'inscrire sur la liste d'attente de ses amis. Mais Nisard ne nous a rien fait. Aussi lorsque Chevillard nous enjoint de démolir Nisard, qui ne nous a rien fait, ni bien ni mal, dont nous avions oublié, quand nous ne l'ignorions pas, jusqu'à l'existence, on se dit qu'il y va un peu fort, qu'il sollicite une solidarité aveugle avant même qu'on ne l'eût déclarée à l'instant ci-dessus. Mais Chevillard n'a cure de nos sentiments, démolir Nisard, il y va de la survie de l'espèce. Dès la page 13, il appelle au secours : «Je ne cracherais pas sur un peu d'aide. Rejoignez-moi. Mettons-nous à plusieurs. Tombons à dix ou vingt sur le râble de Nisard. Soyez au moins deux à me prêter main-forte. Vous le tiendrez et je le frapperai. Je frapperai au ventre avec le poing, au visage avec le pied. Je viserai les parties basses de Nisard qui ne s'est déjà que trop prolifiquement reproduit, l'animal. Il est temps d'interrompre cette descendance, de tarir cette sève où grouillent comme têtards dans une vasière les agents morbides de la propagation du Nisard...» La citation est trop longue, mais si l'on attendait qu'il parle d'autre chose pour l'arrêter, il aurait fallu recopier tout le livre. On peut même dire, à son crédit, que le titre est un comble d'ho
Critique
Vous avez dit Nisard?
Article réservé aux abonnés
publié le 7 septembre 2006 à 23h11
Dans la même rubrique