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Libération

Chiens de fusils

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publié le 14 septembre 2006 à 23h17

Lres petits, les obscurs, les sans-grade sont toujours les héros de William Vollmann, et l'épopée est son ton. Cette fois-ci, l'Américain né en 1959 ne s'intéresse pas au monde de la prostitution, comme dans la Famille Royale (Actes Sud, voir Libération du 21 octobre 2004), mais à la population de l'Arctique, à un monde déplacé par le gouvernement canadien, pour des raisons sans doute territoriales, au milieu du vingtième siècle. Et donc aussi à l'expédition fatale, un siècle plus tôt, de John Franklin à la recherche du passage du Nord-Ouest. «Comme dans les autres Rêves de cette série, ce livre fait le pont entre la fiction et l'histoire documentée», dit l'auteur dans ses remerciement finaux. Car les Fusils fait partie d'une série de «sept rêves», chacun indépendant, dont il est le sixième et dont tous les précédents ne sont pas encore écrits. William T. Vollmann précise son projet dans une note à la fin du texte: «Mon but, avec Sept Rêves, a été de créer une 'histoire symbolique' -c'est-à-dire, un récit des origines et des métamorphoses, souvent déformé, fondé sur les faits tels que nous les connaissons, mais dont la déformation sert une conception plus profonde de la vérité. C'est là marcher sur une corde raide, avec d'un côté le littéralisme servile et de l'autre la complaisance.»

Les fusils ont été apportés dans l'Arctique par les Blancs dans un monde où on chassait alors très bien sans cet instrument dont l'utilité, au de