La Guerre d'Espagne de l'Anglais Anthony Beevor remporte en Espagne un grand succès depuis 2005. Beevor avait déjà publié en 1982 (après six ans de travail) une première version de cet essai historique. C'est sonMalearu éditeur espagnol, Gonzalo Ponton, directeur de Critica, qui l'a poussé à rédiger une nouvelle mouture en bénéficiant des travaux les plus récents et des archives allemandes et soviétiques. Il a bien fait, puisque cela nous permet de lire aujourd'hui ce livre réaliste, qui, s'il ne participe pas au culte de l'immaculée république (1), ne se prive ni d'expliquer l'illégalité totale ni de détailler la férocité des actions du camp nationaliste. Le livre commence par la préhistoire de la tragédie. En 1936, le pays est profondément divisé socialement, culturellement et politiquement. Trop sans doute pour préserver la jeune république proclamée le 14 avril 1931.
D'un côté, une gauche offensive, une classe ouvrière (urbaine et agricole) organisée, parfois violente, une partie de la population anticléricale de manière mystique, des nationalistes catalans et des basques.
De l'autre, une droite réactionnaire et centraliste, prête à semer la mort, une bourgeoisie accrochée à ses privilèges, une Eglise et une armée complices. Et, au milieu, des voix rares qui ne se feront pas entendre. Dès le lendemain de la proclamation de la république, des officiers de l'armée ont commencé à fomenter des complots. Il ne faudra que quelques jours après la victoire du front populair