L'automne à peine éclos est déjà fané. Il n'y a plus de suspense. On sait que le Nobel de littérature échappera une fois de plus à Virginie Despentes, et que le prix du Lions Club de Chartres viendra récompenser Bernard Werber et sa fourmilière. Le reste à l'avenant. Dès lors, pourquoi ne pas passer directement à 2007 ?
Sentant poindre ce brin de lassitude, le secrétariat du prix Médicis s'est dévoué pour donner un coup de fouet à la saison des feuilles mortes. Jeudi dernier, il expédiait à l'AFP le communiqué suivant : «Une erreur s'est glissée dans la transmission de la sélection du prix Médicis du 12 septembre 2006. Il ne faut pas tenir compte de la liste des essais qui y est publiée. Cette liste sera communiquée le 4 octobre.» Car, en sus des romans, les jurés du Médicis (comme ceux du Renaudot et du Femina) essaient de distinguer des essais. La tâche n'est pas aisée. Elle se heurte en particulier à des problèmes de «transmission».
La liste des essais médicisables s'est pris les pieds dans les fils du fax sans qu'on sache trop comment. Deux scénarios peuvent cependant être envisagés. Un : le secrétaire a envoyé sa liste de commissions au lieu de la liste de bouquins. Ce qui allait condamner les jurés à choisir un lauréat parmi une ampoule de 40 watts à petit pas de vis, quatre Flamby sans sucre, deux filets de dinde et une boîte de thon au naturel. Dans le fond, l'affaire n'aurait rien eu d'exceptionnel : beaucoup de jurys littéraires se sont déjà étripés autour de