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Libération
Critique

Une étoile Þlante

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L'histoire d'une revue consacrée à l'étrange qui connut ses beaux jours dans les années 60.
publié le 21 septembre 2006 à 23h22

Une revenante hante en cette rentrée les librairies. Sa silhouette n'a pas changé : carrée, épaisse, avec un fond noir sur le dessus qui fait ressortir une tête non humaine, une amulette macabre (clin d'oeil au symbole de l'ombre jaune de Bob Morane). Planète, disparue en 1968, ressusciterait-elle ? Vague vertige avant d'ouvrir l'objet. Il s'agit en réalité d'un essai sur cette revue qui défraya la chronique des années 60, un mémoire universitaire d'histoire contemporaine, celui de Clotilde Cornut, soutenu en 1994 sous la direction d'Etienne Fouilloux à Lyon-II. La chronique d'une aventure de quarante et un numéros, placée sous l'emblème du réalisme fantastique.

Quand elle paraît en octobre 1961, Planète ne naît pas d'une table rase. Deux ans avant l'a précédée le Matin des magiciens, de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Les deux hommes se sont rencontrés en 1953, grâce à André Breton puis René Alleau, spécialiste de l'histoire de l'alchimie. Leur collaboration sera complémentaire et productive. Le premier est journaliste et écrivain, le second scientifique et résistant. Pour Edgar Morin (le Monde du 3 juin 1965), «la rencontre de la frénésie imaginative de l'un, de la tension vers le mystère et l'espoir de l'autre donna cette synthèse particulière qu'est "le réalisme fantastique"». Bergier passait chez Pauwels qui écrivait ensuite, raconte la légende. Sociétés secrètes, nazisme occulte, univers parallèles, ultra-humains... Ce livre é