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Libération
Critique

Certains l' aiment psy-show

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Les relations de Marilyn avec son dernier analyste, rassemblés puis romancés par Michel Schneider.
publié le 28 septembre 2006 à 23h27

Ceux qui n'ont pas lu de biographie de John Huston apprendront dans le livre de Michel Schneider, parmi tant d'autres choses réelles et imaginaires, ceci : le metteur en scène rappelait volontiers que psychanalyse et cinéma étaient nés la même année. A Hollywood, après la Seconde Guerre mondiale, l'une et l'autre dansèrent sous les lumières en tutus opaques, comme les dernières ballerines de Degas. Quelques grands metteurs en scène et analystes célèbres étaient des juifs d'Europe centrale. La plupart des stars s'allongeaient sur un divan pour ne pas finir sous le tapis. Les liens entre héritiers de Freud et des frères Lumière devinrent consanguins, mondains, profonds : certains épisodes de la série Columbo en témoignent.

Marilyn dernières séances explore ce lien en approfondissant un cas extrême, qui tire peu à peu à lui la couverture du divan et de l'écran : les rapports entre Marilyn Monroe et son quatrième et dernier analyste, Ralph Greenson. Le jour où elle meurt, le 4 août 1962, elle a eu deux longues séances avec lui. Ce n'était pas inhabituel. Il voit son corps sans vie, chez elle, dans la nuit, pâle sur des draps bleus. Jamais il ne se remettra de sa disparition.

Chacun a-t-il fini par déteindre sur l'autre au point de s'y perdre ? Ont-ils troqué leurs identités et leurs désirs ? Cette hypothèse guide le travail, de lecture et d'imagination, de Schneider : «Tandis qu'il l'attirait dans la langue analytique, elle l'amenait à sombrer dans les images de c