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Le grand prix de l'Académie française pour «les Bienveillantes»

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Le phénomène littéraire de la rentrée décroche le premier prix de la saison • Début d'une razzia ou lot de consolation par avance? •
par Claire Devarrieux
publié le 26 octobre 2006 à 7h00

La saison des prix littéraires est ouverte. Le grand prix de l'Académie française a été décerné jeudi au roman de Jonathan Littell, les Bienveillantes (Gallimard). Majorité absolue, dès le premier tour, pour ce phénomène de la rentrée littéraire, premier roman d'un inconnu (américain, 39 ans, écrivant en français) qui fait raconter sur neuf cents pages, par un jeune officier SS, la Seconde Guerre mondiale.
Deux autres auteurs ont remporté chacun quatre voix, Vincent Delecroix avec Ce qui est perdu (lui aussi chez Gallimard) et Michel Schneider avec Marilyn, dernières séances (Grasset). Ce dernier titre figure sur les listes du Goncourt, du Renaudot, remis le 6 novembre,  et du Femina, remis le 30 octobre. Mais pas sur le Médicis, attendu aussi le 30. Tandis que les Bienveillantes a été retenu par tous les jurys classiques, sans exception.Il est d'usage que le grand prix de l'Académie française soit une sorte de lot de consolation par avance. Le lauréat est prévenu qu'il a peu de chance de décrocher une autre timbale. Cependant, les usages sont conçus pour être chamboulés. Tout est tellement hors norme dans l'affaire des Bienveillantes que ce livre peut tout remporter dans les quinze jours qui viennent... ou rien. Présenté aux éditeurs par un agent, ce qui n'existe en France que pour les best-sellers, ce pavé constitue une bienfaisante surprise pour son éditeur, Gallimard, qui ne pouvait pas prévoir, avant